LOOKING FOR MOZART

  Création scénique
 
 

Projet d'opéra initié par Massimo Dean / compagnie Kali&Co.
Ce projet lie la création artistique à la pédagogie, associant professionnels, amateurs, étudiants et lycéens.

Lieu de production et de représentation:
   Opéra de Rennes

 


 

Projet et mise en scène:
   Massimo Dean

Compositeur et pianiste:
   Pierre Rouinvy

Auteur du livret:
   Jérémy Blin

Directeur Musicale:
   Guillaume Rault

Scénographe:
   Jean-Pierre Girault

Créateur Lumière:
   Ronan Cabon

Ingénieur du Son:
   Fabrice Tison

 

Les Récitants

En cours…Des collégiens et lycéens des communes participant au projet

 

Voix

Olivier Rault, Marlon Soufflet, Nicolaj Bucavec, en cours…

les chœurs : « L’après Carmen » quartier de Maurepas-Direction Fanny Duchet.

Chœur du Lycée Bréquigny-Direction Christèle Briend.

Lycée Sévigné et autres. En cours

50 choristes(habitants, Collégiens et Lycéens des communes participant au projet)

 

Musiciens

Nicolas Favrel-Percussions. Delphine Delecourt-Cor. Charlotte Ferron-Alto, Emile Delange

Violon, Pablo Demena Fantou-Percussions, Dominique Fantou-Violoncelle et les musiciens/

éleves des conservatoires de musique Rennes, en cours…

 

 

agenda

Projet arrêté

2020/2021
Création de l'opéra

2019/2020
Production et réalisation artistique

2018/2019
Production financière et logistique
Scénarisation de la mise en scène
Composition musicale


 

Le vrai génie sans coeur est un non-sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensemble, ne font le génie.
Amour! Amour! Amour!
Voilà l'âme du génie.

 

W.A.Mozart



 

"...Depuis tout le temps je me demande si aujourd’hui un Mozart pourrait être écouté et accepté. Et dans le même temps je me demande pourquoi autant d’étrangeté dérange, autant de subversivité décoiffe et autant de poésie fait peur. Et je pense de manière très naïve à ma vie et je rêve..."

Massimo Dean


un projet

sur trois années

autour de MOZART

 

Pour rendre compte d'une personne aussi riche et intense que celle de Mozart, il fallait un projet conséquent, à sa hauteur.

Surtout que le moment choisi, ses derniers mois, est forcément un climax dans la vie de cet homme ensuite condamné à mourir. Le moment où toute son œuvre et sa vie se sont cristallisées.

C'est pourquoi un processus de création étalé sur une longue période, environ trois ans, nous a paru approprié et nécessaire afin d'aboutir.

Trois ans pour se rencontrer, pour découvrir et appréhender le territoire, sa population, son tissu associatif et culturel, s'imprégner de la pensée et de l'ambiance, nouer des liens,.....

Concrètement, la première année, nous travaillerons sur deux temps forts : l’écriture du livret, l’écriture musicale et l'écriture scénique.

La deuxième année, commencera alors le temps de préparation, la composition des équipes des chanteurs, acteurs, musiciens, techniciens etc… (professionnels et amateurs), et les premières répétitions avec la constitution des différentes pôles de création.

La troisième année, intensifiera le temps de répétition et de mise en scène du spectacle avec les amateurs et les professionnels (Musiciens, comédiens, chanteurs, cœurs amateurs, plasticiens, etc...) en vue des représentations prévues.


Massimo Dean


 la scénographie 

Nous voulons tous être l'acteur de notre propre vie, tout au moins en être et de nos actions et de la vie. Cette envie d'être se réalise parfois. Celui ou celle qui a cette chance aura commencé à vivre ce que le mythe réclame, d'entrer en contact avec des pouvoirs mystérieux et puissants qui agissent derrière et à l'intérieur des choses visibles. En cette corporéité humaine, le coeur parle aux choses et les choses qui n'en sont plus parlent au coeur.


Cette connaissance par le coeur, produit d'une aventure ontologique, notre monde l'atomise. L'importante machinerie du virtuel s'est mis en branle. Les images médiatisées nous transbahutent de programmes en programmes et sans cessé de nous décentrer, entreprend la fabrique d'un environnement codifié et flottant sans lien avec notre nature intuitive et profonde, autrement dit notre âme.


"Looking for Mozart" renvoie à sa manière à cette perte du sens et cette surenchère de sens, produit de l'éclatement de l'espace du temps des corps et du transit international des images et des choses, pour la nécessité d'un régime économique grandement alimentaire. Dans ce livret, tout dans Mozart est bon, comme dans le cochon.


Pour ce projet, j'ai voulu traduire cette machinerie insensé que nous produisons et qui nous (in)détermine. J'imagine l'opéra lui même comme emporté par un même mouvement virtuel, entraîner par le jeu enthousiaste des acteurs à la recherche d'un centre véritable. D'où cette idée un peu folle de faire du théâtre un grand carrousel dont le principe est de nous faire bouger tous ensemble et dont la visé serait d'y trouver chacun sa danse.


Jean-Pierre Girault



 

 


 


 

 
 la scénographie: description 


Imaginons nous dans une caméra. Cette caméra filme la place de la mairie de Rennes en travelling, lentement et à partir de son centre. Imaginons nous maintenant dans cette même caméra filmant à la même vitesse et en la contournant, la grande statue de Mozart à Vienne.
 

Maintenant nous sommes assis dans les gradins de l'opéra. Sur la scène au centre, nous voyons un volume, une espèce de montagne toute blanche - c'est le sommet d'une immense montagne pour être plus précis. Le noir salle se fait. Apparaît en fond de scène sur écran géant le film de la place de la mairie. Et sur la montagne l'autre film, celui de la statue de Mozart. Celle ci tourne dans le sens inverse. La caméra est devenue l'opéra. La sensation d'être bouger se fait alors sentir...
 

Imaginons maintenant que tout les acteurs sur le plateau marchent autour de la montagne, au même rythme lent des deux images en mouvement. Voilà, tout l'opéra tourne, fait la ronde...
 

Et soudainement un chanteur se met à marcher plus rapidement et en sens inverse. Il se cogne aux autre acteurs et déloge du centre du plateau la montagne (sur roue!!). Plus rien alors ne tourne rond! Une nouvelle scène se prépare.
 

La grande image de fond et l'image sur le montagne ont diverses sujets, natures, qualités, esthétiques, vitesses...Il s'agit de mettre en scène la régulation/dérégulation d'un mouvement virtuel qui associé aux acteurs, parfois tourne rond et parfois non!
 

Les acteurs sont tout le temps et tous présents sur le plateau. Certains portent un accessoire de jeu. Un accessoire, cela peut être un briquet ou un élément de décor telle une colonne de marbre. L'agencement des corps associés aux accessoires fait décors. Les déplacements des acteurs seront indiqués au sol par des codes couleurs et graphiques, telle une partition.

 

Voilà rapidement décrit le principe scénique qui a quelque chose de véritablement attractif pour tous les acteurs et qui ressemble à la quête d'un centre. Cela veut renvoyer à l'action même inauguré par Massimo Dean avec son projet d'opéra. Car faire un spectacle de théâtre ou d'opéra pour Massimo, c'est avant toute chose se lancer corps et âme dans une aventure humaine, c'est faire une expérience de soi en relation avec les autres, autrement dit vivre une initiation par le coeur.


 le livret 

L’écriture du livret a commencé en octobre 2016. Elle sera achevée courant février 2017 moment auquel la composition prendra le relais.

Tout le monde connaît Mozart. Où croit le connaître. Tout le monde connaît sa musique sans jamais l’avoir vraiment écoutée. Si les occasions de célébrer le génie de Mozart n’ont pas manqué, elles ont toutes livré une petite partie de sa vérité. Ce n’est pas que Mozart est insaisissable. Ce n’est pas qu’il n’existe pas ou plus de vérité (historique) sur Mozart. C’est juste que sa personnalité, son talent ou son génie (comme on veut) continuent de poser des questions qui n’appellent pas forcément de réponse. Comment Mozart a-t-il pu exister ? Qui était-il vraiment ? De quoi a-t-il souffert ? Aurait-il pu être autre chose que lui-même si le pouvoir l’avait soutenu ? Etc.

Le livret ne cherche pas à répondre à ces questions. Il ne cherche pas à donner une image cohérente, exhaustive de Mozart. Il cherche, c’est tout. L’écriture se divise, se morcelle sur deux époques. La sienne (à l’aube de sa mort), et la nôtre. En parcourant le livret, le lecteur-spectateur jouit d’une place privilégiée entre un homme qui meurt, un mythe qui naît et ses possibles résurrections. Si Mozart existait aujourd’hui, où serait-il ? Serions-nous capable de le reconnaître ? Et sinon, parce qu’il le faut bien, comment le tuerions-nous ?

Jérémy Blin


 la musique 

1/L'opéra comprend une Ouverture instrumentale puis des intermèdes entre les Tableaux.

2/ L'opéra se déroule en 13 tableaux. Chaque Tableau sera structuré par une technique musicale particulière rappelant les techniques classiques de composition (Rondo, Allegro de Sonate, Thème et Variations, Menuet, Passacaille). La musique démarre et termine sans interruptions avec des transitions instrumentales entre les tableaux. Deux approches du matériaux musical seront misent en place, d'abord, l'orchestre soutient la dramaturgie en tant que tel. Certains passages musicaux diégétiques seront intégrés dans un soucis de réalisme et de vraisemblance lié au livret (chanson du mendiant) , ou sous forme de pastiches en référence au style classique de Mozart et à son héritage dans la musique viennoise fin XIXème début XXème (jusqu'à la seconde Trilogie viennoise Schoenberg,Berg et Webern). Les dialogues sont chantés et parfois en Parlé-Chanté (sprechgesang)pour une meilleure compréhension du texte, tandis que les passages versifiés par le librettiste (choeurs par exemple) sont uniquement chantés. La nomenclature choisie correspond à l'orchestre classique (petit format) à l'exception du Célesta. Le piano et la harpe ne seront pas traités uniquement de manière solistique mais s'intégreront naturellement à la matière orchestrale. Certains rôles sont uniquement parlés, ces dialogues seront accompagnés de musique même si elle n'est qu'en toile de fond. Dans le discours musical, des leitmotivs sont utilisés pour suivre les caractères des personnages et créer un ton d'unité au sein de l’oeuvre. Le livret propose différentes géométries d'ensembles vocaux (Aria, Duo, Trio ou Choeur) cette variété m'offre des organisations musicales répondant aux structures classiques de l'opéra à numéro, mes ces passages seront tuilés avec le fond musical perpetuel. Enfin, le rapport entre la société conservatrice viennoise et «la musique nouvelle» de Mozart m'ont inspiré pour créer un rapport de forces entre deux écritures musicales différentes: l'une plus tonale et classique qui représente l'autorité l'autre dans une atonalité libre.

Pierre Rouinvy